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     Il me semble bon de rappeler qu'une femme devrait pouvoir faire ce qu’elle veut de son vagin.

 

 

 

C’est là que le féminisme entre en action. Et contrairement à une idée fort répandue, ce ne sont pas des frustrées au volant de 4x4 qui se battent ; ce n’est pas non plus un courant du siècle dernier, qui n’a plus son utilité aujourd’hui.
J’ai personnellement découvert le féminisme et son activité à 19 ans, en cours, alors que j’aurais dû le découvrir bien plus tôt, parce-que dans l’idéal, son combat aurait été divulgué dans les journaux, à la télévision, sur internet, dans les réunions de famille… Et pourtant.

 

Il me parait évident que l’anti féminisme ambiant est dans les mentalités plus que dans les lois ; ils font des efforts (trop peu, certes), et ce ne sont pas les lois qui doivent changer, mais les esprits. Je n’écrirai ici qu’à propos des réactions aux viols, des différentes agressions quotidiennes, et de quelques femmes battantes. Je me focaliserai aussi sur le cas français, ne connaissant que très peu la situation mondiale.

 

On entend encore, de la bouche de personnes fortement éduquées, qu’elle n’avait qu’à pas l’allumer. Ou bien qu’il avait bu, et que c’est pour ça qu’il n’a pas su contenir ses instincts primaires. Ou encore, qu’elle « chauffe » tout le monde, donc un jour ou l’autre, ça devait bien arriver. Ou alors,  «c’est pour la prévenir, que je lui ai dit que c’était une pute !» Alors sachez, messieurs dames, que ce n’est pas parce qu’une miss chauffe 10 hommes à la fois que cela vous donne le droit de la violer. Que ce n’est pas parce qu’une mini-jupe attire votre attention que cela vous donne le droit de la soulever. Et enfin, slogan bien connu des Slut Walks : NO MEANS NO. Non, c’est non. C’est pas « peut-être », ni « plus tard », encore moins « je dis non, mais en réalité je n’attends que ça ».

 NON= NON. NON=NON. NON=NON. Compris ?

 

Le taux de viol en France est trop élevé : 10 885 viols sont déclarés en France. Mais étant donné que la majorité des personnes ne portent pas plainte, voire n’en parlent jamais, on estime que 75 000 personnes sont victimes de viols chaque année. Donc, ça veut normalement dire que vous connaissez forcément une ou plusieurs personnes qui se sont fait violer ; votre meilleur ami ? Votre sœur ? Votre mère ? Oseriez-vous encore dire qu’elle n’avait qu’à pas l’allumer ? Qu’il avait trop bu ? Qu’elle l’a cherché ? Les réactions violentes des hommes, parfois des femmes, met la victime en position de coupable et lui fait porter un fardeau d’autant plus lourd que généralement, la victime se sent sale et coupable avant même d’avoir la chance d’entendre les remarques que vous faites.

 

Et le viol n’est pas le seul fléau:

 

-Les regards déplacés: Ils sont comme des voix qui hurlent « tu n’es que mon objet de désir et je te baise dans mon esprit». A raison d’une dizaine par jour, ça devient lassant.

-Les sifflements : Non, ce n’est pas un compliment : on siffle les chiens, pas les femmes.

-Les insultes, on en prend l’habitude après une vingtaine d’années passées à entendre tout un tas de choses plus ou moins dégueulasses à propos de notre sexualité. Mais, je vous prie, messieurs, de changer de registre. C’est fini, la pluie de «salope» ou «suceuse». Place à l’originalité! Pourquoi pas «femme de mauvaise moeurs» dans le genre vintage, ou bien «puits de substance amoureuse», d’un niveau plus poétique ? Au moins, ça nous ferait rire. Ce ne sont que des recommandations. Arrêter les insultes? Oh, ce serait merveilleux...

-Les articles « comment booster sa libido ». Femme actuelle, Elle, Femina, et tout autre ramassis de clichés... Comment oser vous prétendre magazine féminin alors que vous ne faites que rabaisser la femme et en faire la cible des diktats sexuels instaurés par une société machiste ?  «La gym, c’est chic !» «Quel aspirateur choisir ?» ; «Garde d’enfants : Facile !», et le sempiternel «Nouveau régime USA : perdre 20 kilos en 12 jours !» Vous nous réduisez à ça ? Vraiment ? Heureusement que les femmes se sont battues pour vous…Oui, c’est bien beau de faire un article à faire pleurer dans les chaumières sur la libération de la femme en Iran. Mais quand on connaît la force des mots, quand on connaît le poids de la culpabilité qui pèse sur les femmes qui n’ont pas de désir, qui en ont trop, qui ne sont pas dans vos critères, peut-être devriez-vous changer de métier.

 

 

Et puis, les clichés comme quoi les hommes nous protègent… Maman, papa, je suis désolée de vous le dire mais… ça n’existe plus. Voyager avec un homme n’est pas plus sûr que de voyager seule. Sortir la nuit accompagnée n’est pas un gage de protection. On ne peut compter que sur nous-mêmes pour nous défendre, et au fond, c’est normal : protection incite respect du protégé au protecteur, et respect est trop souvent pris comme soumission, pas seulement dans la branche du féminisme mais plus ou moins partout. 

 

Bikini Kill, groupe punk féministe des années 90’, chantait : Don't need you to tell us were're good, Don't need you to say we suck, Don't need your protection, Don't need your dick to fuck !

Heureusement que ces filles qui avaient autant de coui**es que les hommes ont décidé de chanter, parce qu’elles ont ouvert la voie au Riot Grrrl, qui, médiatisé, a ouvert les yeux de bon nombre de puritains.

Heureusement que les suffragettes ont décidées d’agir, il y a une centaine d’années, parce que des jeunes filles prennent exemple sur elles pour s’émanciper des hommes et pour se rendre compte qu’elles peuvent être femme à part entière.

Heureusement qu’Emma Watson, modèle de centaines de jeunes, a pris la parole à l’ONU. Grâce à elle, on sait maintenant que le féminisme n’est pas «un truc du siècle dernier, quand les femmes étaient soumises».

 

Le féminisme est d’actualité, plus que jamais, car sous prétexte d’une société égalitaire et tolérante on nous gave au mensonge hypocrite et à la discrimination.

 

Alors merci Bikini Kill, merci aux sufragettes, merci Emma Watson, merci à ceux et celles qui nous font rendre compte du pouvoir que l’on a, qu’ils/ elles soient mères, psys, amies, profs… Et un immense remerciement à ceux et celles qui se battent !

 

 

 

écrit par: H.

relu par: Cam b3stàh²

inspiré grâce à: vous

 

Pour aller plus loin: 

-Journal d'Osez le féminisme!, lisible sur leur site,

-La Slut Walk

-Bikini Kill / Riot Grrrl

-Discours Emma Watson ONU

 

 

 

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