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     Jeanne de La Fontaine

 

 

 

Le Festival d’Aurillac nous propose tous les ans, en août, du cirque, du théâtre, de la musique, des chiens (beaucoup de chiens !)… Tout cela en plein air, dans les rues de la ville et payable au chapeau. C’est là que nous avons rencontré Françoise Demory, et sa pièce « Jeanne de La Fontaine », qui fait rire les enfants mais aussi leurs parents, grâce à une pluralité de jeu inventive : accents de divers pays, marionnettes, musique… Nous l’avons interviewée pour qu’elle nous en dise plus sur son parcours, sur sa pièce et sa vision du théâtre.

 

H. : Comment avez-vous commencé le théâtre ? Aimez-vous autant ce métier qu’à vos débuts ?
Françoise Demory : J’ai commencé par hasard, il y a 15 ans, en amateur. La 1ere séance s’est très bien passée, j’avais l’impression d’être à ma place. J’ai commencé à 40 ans à étudier le théâtre à la Fac de Lille, j’ai fait beaucoup de formations et de stages, dont un en art thérapie, sur Paris. Ça permet d’élargir la pratique artistique, ce n’est jamais pareil ; et le jour où ça ne plaira plus, j’arrêterais

H. : Quelles sont les conditions difficiles pour jouer ?
F.D.: Ça se passe en général très bien, je n’ai jamais eu de problème avec le public. Après, il faut savoir faire la communication, pour les petites scènes comme pour les grandes. Les pièces les plus difficiles sont les contemporaines, car le public est soit très emballé et rentre totalement dans le spectacle, soit pas du tout. Les pièces de noël avec les enfants sont parfois dures, car les enfants veulent voir le père noël et la pièce est là pour « préparer » l’entrée du Père Noël. C’est une ambiance particulière, les enfants sont énervés et impatients

H. : Quel est votre souvenir scénique le plus marquant ?
F.D. :C’est très difficile d’en choisir un seul… Un jour pendant le festival d’Avignon, après la pièce «Dissident, il va sans dire », une spectatrice est venue me voir et m’a remerciée, car grâce à cette pièce elle avait compris son enfant adolescent, et que ça l’avait aidé. Et plus généralement, le contact avec le public, à la fin de la pièce.

H. : Quel souvenir gardez-vous d’Aurillac ?
F.D.: Un excellent souvenir, c’était la première fois que je le faisais, et comme je m’étais inscrite 3 semaines avant le début, l’emplacement était un peu en retrait par rapport au centre de la ville. Mais j’ai vu de très beaux spectacles, après avoir fini de distribuer les tracts.

H. :Vos ateliers théâtre marchent bien ? Vous y faites quoi, concrètement ?
F.D. :Il y a 2 sortes d’atelier : les ateliers loisir, où il y a un public très hétérogène, qui viennent pour l’esprit de troupe. Et il y a les ateliers « découverte de soi », qui accueille des jeunes en foyer travailleurs ou en réinsertion, des collégiens, et des personnes qui sortent de dépression… Comme il n’y a pas de spectacle de fin, il n’y a donc pas de stress et ils peuvent jouer sans angoisses.


H. :Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle pièce ?
F.D. :Il y a 2 ans, j’ai créé une pièce avec Judicael Vattier, avec texte et musique. Mais j’avais envie d’explorer le théâtre d’objet, j’ai donc repris le texte, et après avoir fait un stage à Arras, j’ai créé le spectacle.

H . : Vous faites beaucoup de stages…
F.D. :Oui, quand j’étais jeune, je me préparais à devenir comptable, mais ce n’était pas une passion ; cela me servait juste pour avoir un métier alimentaire. Je n’ai donc pas pu apprendre lorsque j’étais jeune, ça a dû me manquer.

H . : Pourquoi avoir fait 2 pièces sur La fontaine ?
F.D. :J’adore les fables et cette époque, j’ai d’ailleurs un projet de pièce sur la vie de Molière. Les fables semblent vieillottes mais sont en fait tout à fait modernes, car elles parlent de l’humanité, et elle n’a pas changé. J’essaie de les rendre modernes en insérant du patois, du rap, de l’anglais…

H . : Comment gérez-vous votre stress, avant d’entrer en scène ?
F.D. :En fait je stresse très peu de temps avant d’entrer en scène ; seulement pendant 20 secondes. Ce n’est pas vraiment du stress, mais un petit pincement au cœur…

H . : Ca vous arrive d’improviser ? Ce n’est pas trop dur ?
F.D. :Ça arrive très souvent, mais j’ai aussi suivi un stage de théâtre d’improvisation, j’en fais faire à mes élèves aussi. Il y a toujours de l’impro car il y a souvent des imprévus ; l’important est de ne pas se laisser déstabiliser, et de continuer à jouer !

H . : Vous pensez quoi de l’évolution du théâtre ?
F.D. :Je n’en fait que depuis 15 ans, mais mis à part le budget plus serré, le théâtre est toujours aussi vivant, il bouge toujours et beaucoup de nouvelles choses se passent, avec pleins de nouveaux projets qui fleurissent, en province en tout cas.

H . : Vous connaissez le théâtre contemporain, étranger, nouveau? Pensez-vous qu’un tel genre de théâtre puisse être apprécié en France ?
F.D. :Le théâtre de ce genre comporte beaucoup de symbolique, il faut connaitre les codes pour le comprendre, ce n’est pas abordable pour tout le monde. Ce n’est pas notre culture, il faut donc connaitre en détails l’histoire avant de la voir jouée. Mais ça peut être intéressant, pour les gens curieux

 

 

 

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Compagnie de Langages

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