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Le Soleil se reflétait sur les écailles du lac, tout autour de moi, la lumière irradiait, redessinant les arbres avec un halo doré. Il y avait un petit ponton de bois, qui devait facilement surmonter un quart de l'étang, et le parfum des branches, cette odeur boisée sauvage se mélait à la fraicheur que l'eau dégageait. J'étais parti me promener dans ces bois immenses qui m'avaient engloutis en leur sein. Les autres devait surement être à la maison en train de dormir.

Je m'aventurais sur le ponton, au bois vermoulu, mes pas se faisaient hésitant, de peur d'être pris par la surprise et de tomber dans l'eau. Je me déchaussais, avec une lenteur et un soin presque religieux. Il me semblait être seul, et une fois arrivé à l'autre bout de la construction frémissante sous mon poids tel un vieillard sous l'attaque du vent, je m'assis, laissant mes pieds entrer en contact avec l'eau. Il faisait chaud, il faisait beau, rien ne pouvait troubler la plénitude des lieux à l'aura mystique.

 

 

 

 

 

                          " Je suis à la Vie ce que tu es à la Mort,

 

                                                         Libre ou prisonnier de ton sort,

 

                                   La peur s'infuse comme le sang se transfuse"

 

 

 

 

 

 

Ces paroles prirent d'assaut mes pensées, et je m'allongeais, les pieds toujours baignant, afin d'entrevoir en même temps le ciel, laissant galloper mes idées inspirées par la brise qui frôlait ma peau. Les arbres étaient comme des géants difformes, aux courbes pointues et anguleuses, tout en ayant un aspect svelte et doux. C'est peut-être pour ça que les arbres survivent. Leurs formes impose le respect au temps, mais malheureusement pas à l'Homme.

La moiteur me rendait somnolent, pourtant, je craignais de m'endormir, de peur de tomber dans l'eau. Malgré son attraction sur mon être, l'eau faisait régner sur moi une crainte viscérale. Pourtant, les rêves, les songes, et tout ce qui s'agitait dans ma tête semblait prendre vie, je voyais des cerfs courir à travers les arbres, menant une course éternelle, et sur les branches les plus hautes, juste au dessus de moi, des visages aux masques inexpressifs et colorés d'une larges palette de teintes me regardaient de leurs yeux obscurs et profonds comme des puits. Puis les masque s'allongèrent pour devenir des corps, portant des tuniques larges et aux manches bouffants. Le Soleil faisait apparaitre sur ces tissus les feux de milles couleurs.

C'était d'une brillance merveilleuse, je me voiyais les rejoindre dans leur ballets, sautant d'arbres en arbres, insouciants et légers, faisant miroiter autour d'eux une explosion d'orange, de rouge, de bleu et de jaune. Je ne savais plus où donner de la tête, la lumière m'aveuglait, c'en était presque douloureux. Puis mon coeur se mit à accélerer, je sentis la panique monter, partant de mon cerveau jusqu'à mes pieds, les battement devzient être tellement fort qu'ils devaient résonner dans la fôret. La Lumière fut insoutenable, et soudain, dans un bruissement, un des danseurs s'arrêta à deux centimètres du mien, je sentais son coeur qui me scrutait, et tout devint d'un noir impénétrable.

Sentier du rêve

par Mr. Kanard

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