Mélanges nuancés
Le poste de radio s'enclencha. La musique emplit la « pièce », puis, s'infiltrant dans mes oreilles, mes rêves . Les rayons du soleil ont pris place dans la caravane. Je me sens léger, je m'étire et dégage le rideau de ma fenêtre. Je lance un café, et après avoir monté le son de la radio, je sors. La vallée s'étend sur des kilomètres, dessinant ainsi une immense mer d'arbres allant du vert clair au vert camouflé des centenaires . Le ciel offrait le Soleil, et avec, un croissant de Lune fin et ciselé. Je m'approchais du bord, mon esprit se sentait libéré comme jamais. Ça faisait deux semaines que j'étais parti, deux semaines durant lesquelles j'avais pu réellement connaitre mon pays, traverser des chaines de montagnes et d'immenses forêts. Enfin, je vivais ce pour quoi j'avais attendu tant d'années. Cette vie sans adresses, qui se mouvait avec grâce, à l'aide de mon véhicule aménagé. Je n'avais plus de frontières, à part celles de la Corée du Nord. Même si j'étais seul, je souriais. La Vie avait perdu le poids de la routine sédentaire,
des tracas qui consistaient à se lever tôt pour conserver sa petite place. Je rentre, me sers mon café . Je bougeais sans enclaves, manquait juste maintenant quelque chose d'essentiel pour moi : de la compagnie . Après deux semaines d'adaptation, il me fallait du contact. J'avais obtenu la Liberté au prix de la Solitude paisible de la Nature et du Temps, mais tandis que je me faisais mon café/clope, assis sur les marches d'entrées du camtar, garé sur une falaise à l'herbe verte, je décidais que je chercherais des gens.