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Escapade 3

 

par Mr. Kanard

« La voiture roulait depuis près de 4 heures, en émettant un ronronnement apaisant, et le cadran digital du tableau de bord affichait 6h42. Je voyais au loin le jour qui s'infiltrait dans la nuit, tel un indiscret venant troubler les choses. L'homme qui m'avait pris devais avoir la trentaine, brun, assez grand ( enfin, il me semblait, vu qu'il était assis). Il avait les yeux grand ouverts, et je ne le voyais jamais cligner des yeux. Son visage avait un air sévère, que ses mâchoires accentuait, un homme qui joue avec les mots, qui avait son pesant d'or, cela se voyait dans ses yeux, il semblait suivre une courbe droite et sans embûches pour atteindre ses buts qui étaient la réussite et la richesse. On était de deux mondes différents, la voiture et la tenue le prouvaient, mais notre discussion avant de monter à bord confirma cette pensée.
« -Tu vas où comme ça ?
- A l’aéroport. Â»

J'avais dis ça rapidement, presque en lui coupant la parole. Il me jaugea quelques instants, qui semblèrent une connexion étrange, et d'une grimace, il me dit de monter.« -Allez, monte. Â»

Il se pencha pour m'ouvrir la portière, et je m'installais. La voiture était confortable, jolie, mais on pouvait aussi dire que c'était le genre de modèle qui consomme un max.Il reprit la route, et me demande d'un air assez brusque : Â« - Tu t'appelles comment ? Et t'as quel âge ?
-Je m'appelle Andore, et j'ai 17 ans. Et vous, c'est quoi votre nom ?
-Julien. Je peux te demander ce que tu fais à cette heure ci sur l'autoroute ? Tu devrais être chez tes parents, ou chez toi, j'en sais rien, en train de dormir ou de faire la fête ! 

Il disait ça tout en regardant fixement la route, c'était assez troublant.

-Je faisais la fête. Mais j'ai fais un rêve. Et alors j'ai voulu partir. J'ai des choses à voir et à apprendre, et j'avais besoin de prendre l'air. Â» J'avais dis ça avec un sourire rêveur, et j'avais tourné la tête vers lui, voulant voir sa réaction face à mes aveux. Il me jeta un coup d’œil, et ce fut tout. Quel manque d’intérêt pour les autres ! Bon, au moins il m'avait pris... Je lui demandais ce que lui faisais ici, où il allait, mais il me remballa magistralement : « - Écoute, ça ne te regarde pas vraiment, je t'ai pris parce que j'aurais eu ça sur la conscience, mais c'est tout. Pour moi t'es juste un ado qui fais sa crise. Â»

C'était la seule conversation qu'on eut. […]On approchait du littoral, et en ouvrant mes yeux, je vis le Soleil qui était haut dans le Ciel. J'avais sombré dans le sommeil, et un coup d'oeil dans le miroir, et mes mèches étaient éparpillés dans tout les sens, on m'aurait cru échappé d'un hôpital psychiatrique, après avoir subit l'assaut de la barbiturique. Mais à l'intérieur, je me sentais bien. Il n'y avait pas de nuages et la mer était brillante comme un saphir. J'ai jamais vraiment aimé nager, peut-être parce que je nageais moyennement bien, mais là, l'eau me donnait une envie mordante, et je devais avoir l'air d'un gosse émerveillé. L'Océan était étincelant, on avait l'impression de voir des étoiles. La voiture filante faisait s'étirer les barrières, à travers lesquelles on distinguait le bleu. Un panneau se dressait et indiquait l'aéroport à quelques kilomètres de là. Julien me dit : «  Je te lâches à la prochaine borne de secours. Si on te demande comment tu es venus ici, tu inventes le mytho que tu veux, mais tu ne m'as jamais vu. Â» Il se doutait que je faisait une fugue. Mais bon, j'étais arrivé à bon port, alors c'était suffisant pour moi. Je me débrouillerais.

« - Quoi que tu ais l'intention de faire, tiens bon, parce que les choses sont plus dures qu'elles ne paraissent. Tu es seul, alors débrouilles toi si t'as vraiment un rêve. Tiens, on se connaît pas, mais je te donnes mon numéro... Je te souhaite au moins de ne pas en avoir besoin. Â»
Ce fut sur ces paroles qu'il parti, ça faisait du bien un petit peu de cette attention. Et c'est sur l'image des voitures passantes que je m'en alla jusqu'à l'aéroport. [...] Â»

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