top of page

Les vagues du Regard 

La voiture repart, je regarde la break reprendre son chemin, me laissant là, partant de façon croissante. Ballet vers l'horizon, pour devenir un petit point sur le panorama des buissons dressés sur les bords sablonneux de la route.

Mon sac sur les épaules, je fais un rapide plan des lieux , un melange d'appréhension et d'excitation au ventre.

Hormis le bruit du vent qui fesait se pâmer les branches sèches des arbres sans feuilles, j'entendais la fureur des vagues s'écrasant sur la falaise tel une armée de captifs se jetant sur les barreaux de leurs celulle. Entre harmonie et dualité, il était parfois difficile de s'immerger, puis de s'arracher à cet univers vivant, cette entité immense et mobile qu'était le monde.

Je m'engageais dans la direction du bord, décidé à poser mes pied quelques centimètres à peine du vide qu'on rencontrait après. Je progressais lentement, les herbes m'arrivant au bassin, je me plaisait à caresser de mes doigts tendus cette végétation, preuve de la Vie environnante.

Douce et piquante, chantouillant ma peau par les trous de mon jean, il me semblait être, à cet instant, seule au monde. Libre de tout faire à ma guise, accablée par l'absence de pairs et de contacts, alors que je m'imaginais imiter les oiseaux marins se jetant dans le vide pour réaparaitre un peu plus loin, battant des ailes comme moi je soulevais mes jambes, et alors, il n'étqit plus aucun bruit que celui des rouleaux rugissant s'abattant avec passion sur les rochers stoïques, semblables au débris d'un navire pirate imaginaire.

Mon regard se noyait dans les remous, et vint ce moment, important comme une naissance et fatidique come une mauvaise nouvelle, tandis que je déposais mon sac sur le sol et que je respirais ce qui pouvait bien être mes dernières bouffées, sous le regard bienveillant du Soleil, immense.

par Mr. Kanard

bottom of page