Sauvage - 2
par Mr. Kanard
Il est assit au bord d'un feu. Les flammes dansent à travers ses yeux, et lui vient de finir de manger. Évidemment, c'est lui qui a gagné Son se ventre se repaît du coyotteIl avait ce truc qu'on les Humains, ce gène qui le prédestine à être à la fois en accord et en conflit avec la Nature. Et la Nature l'a laissé faire. Mais surtout ! Il savait qu'il ne pouvait se croire tout permis, car lui était aux milieu par rapport à la Terre ce qu'était une fourmi au milieu d'humains.
Les bruits de la route venait, c'était deux mondes, un panneau surplombait l'asphalte, vantant une voiture justement. Lui pensait que ses deux pieds lui suffisaient amplement. Les voitures, intrus dans ces contrées, passaient sans peur, le moteur rugissant l'orgueil des Hommes.
Le vent passait et repassait, entre ses cheveux et ses doigts, qu'il s'amusait à faire bouger aux lueurs des flammes. Les ombres faiblardes mais visible, sur les interstices et les plis de ses jointures, sa peau éprise de vieillesse semblait revivre sous cette lumière.
Il pose la tête contre le sol, un coussin fait de vêtements enroulés pour se surélever un peu , écoutant le bruit des voitures passantes, c'était d'un côté reposant, ça déposait sur la langue ce goût de voyage, sur de longues routes, cheveux (et barbe) au vent, sans réel but que celui de voir de nouvelles choses.
Les rayons frappent les paupières, sa pause a duré trop longtemps. Une voix intérieure le guide, le sort d'un endroit ou l'eau et les gens étaient en abondances sans impureté, sans oublier la légère note d'amertume que laissait les rêves aux gens qui avait un autre esprit que le leur dans le cœur.
Souvenir ou rêve, réalité et passé, c'était là des choses auxquelles il ne pensait que dans l'intimité et la cécité de la Nuit.
Il se lève, retire ses chaussures, de grosses rangers qui laissent des marques aux niveaux des mollets. Ses chaussettes trop courtes sont de couleurs et de tailles différentes, aujourd'hui, c'est une chaussette noire et blanche (enfin, à l'origine puisque le gris s'était vite installé) pour le pied gauche et une énorme chaussette de laine noire pour le pied droit. Il les retira, ignorant les cloques que la marches lui traçait à ce niveau, et il goûta la liberté de ce fardeau de moins.
Ses yeux plissés par le soleil étaient beaux ! Brillants d'une lueur de joie, un sourire se devinait dans sa barbe, et il décida qu'il marcherait pieds nus !
Remballant ses affaires, après avoir nettoyé sommairement son couteau (il avait faillit se couper avec!) et changé son t-shirt, il avait repris la route, son sac sur les épaules, les chaussures reliées par les lacets et passées autour du coup, pendouillant dans le vide, et ses pieds subissaient délicieusement ce retour aux origines, ce contact rude avec le sol et qui pourtant était tellement bien. L'Homme marchait pieds nus auparavant, comme ils étaient riches sans argent.